Première Collecte de Printemps

Evénement
La Banque alimentaire de l’Oise organise sa première collecte de printemps : « On manque de tout »
Confrontée à une hausse sans précédent de bénéficiaires, la Banque alimentaire de l’Oise voit ses stocks de vivre diminuer. Pour la première fois, l’association est obligée d’organiser une collecte de printemps pour répondre aux besoins. En tout, 34 points de collectes sont mis en place.

Ça y est, les tracts sont imprimés, tous sont mobilisés. D’ici quelques heures, la grande majorité des salariés et bénévoles du centre social rural (CSR) du Ressontois s’apprêtent à faire le pied de grue devant trois grandes surfaces différentes.

« On sera au Carrefour Contact à La Neuville-sur-Ressons, à l’Intermarché de Moyvillers et au NETTO d’Estrées Saint-Denis », précise Pascale Talhouarne, responsable au CSR. Et ils ne seront pas les seuls : que ce soit à Clermont, Crépy-en-Valois, Breuil-le-Vert ou encore Beauvais, une vaste collecte est organisée par la Banque alimentaire, du vendredi 5 au samedi 6 avril.

« C’est la toute première fois que l’on en organise une au printemps », précise Philippe Monceaux, le président de la banque alimentaire de l’Oise. Ce dernier explique ne pas avoir eu le choix : « La collecte nationale de novembre dernier n’a pas suffi. On a reçu beaucoup d’alertes de nos partenaires. Aujourd’hui, beaucoup ont déjà consommé tout ce qui a été récupéré à l’automne dernier. »

Et d’illustrer : « Dès le début de l’année, certaines épiceries étaient ainsi confrontées à une pénurie de lait. » Le responsable associatif soupire : « Pourtant, en 2023, on avait récupéré 81 tonnes de produits contre 69 tonnes en 2022. » Soit une hausse de 18 %.

Une demande toujours plus forte

Sauf qu’un peu partout dans l’Oise, les stocks des associations caritatives ne cessent de fondre. En cause ? Une demande toujours plus forte dans le département. « Avec l’inflation, il y a de plus en plus de personnes en difficulté », dénonce Philippe Monceaux, qui rappelle qu’au niveau national, le nombre de bénéficiaires a augmenté de 9 % entre 2022 et 2023. Avec cette mobilisation « exceptionnelle » de printemps, il s’agit ainsi de récupérer « le maximum de produits indispensables au quotidien ». En tout, 34 points de collectes sont mis en place.

Au centre social rural du Ressontois, on compte bien faire « appel à la générosité des particuliers ». « On a besoin de confitures, de riz, de semoule, de pâtes, de produits d’hygiène… On manque tellement de tout, déplore Pascale Talhouarne. À Ressons-sur-Matz, l’épicerie sociale et solidaire, mise en place par le CSR ne désemplit pas, au contraire. Chaque semaine, elle accueille de nouvelles familles.

« Cette année, on est déjà à 30 % de bénéficiaires supplémentaires, mais les inscriptions ne s’arrêtent toujours pas, reprend Pascale Talhouarne. Quand on a commencé en 2021, on avait 17 inscrits, maintenant, on est à plus de 400. » Comme tant d’autres professionnels, elle observe avec inquiétude l’arrivée de nouveaux profils : « Des travailleurs pauvres mais aussi des personnes âgées, avec des petites retraites, qui n’y arrivent plus. »

Couches, purée et dentifrice

Sur le territoire de la Communauté de communes de la Plaine d’Estrées, on espère aussi que cette collecte sera fructueuse. « On aide une centaine de personnes sur le territoire, mais la banque alimentaire nous fournit de moins en moins de colis, constate Nicolas Chapuis, de l’Ordre de Malte. Les stocks sont bas. »

Avec son épicerie itinérante, cette association livre des colis alimentaires dans 17 villages. « Moi je dis toujours, dans les villes, on ne peut pas mourir de faim, il y a les Restos du cœur, la Croix rouge, etc. Mais à la campagne, les personnes qui n’arrivent plus à se déplacer peuvent se retrouver complètement isolées. »

Parmi leurs besoins ? « On a encore des tonnes de pâtes, mais on manque de conserves, de produits d’hygiène comme le dentifrice ou du shampoing. On manque également de produits pour les bébés, des couches ou des petits pots de purée. » L’ordre de Malte sera présent, vendredi et samedi, au centre Leclerc de Montataire.